Journée d'études “Danse et performance : espaces, temps, dispositifs” jeudi 19 avril 2012
Journée d'études
19/04/2012
Au cœur de la multiplicité des pratiques artistiques contemporaines liées à la performance, surgissant à la croisée des arts de la scène et des arts plastiques, cette journée d'études souhaite interroger plus particulièrement la notion de «dispositif», terme fréquemment employé aujourd'hui dans le champ artistique....Description
9h30 – 18h00. Ampithéâtre Petit
Au cœur de la multiplicité des pratiques artistiques contemporaines liées à la performance, surgissant à la croisée des arts de la scène et des arts plastiques, cette journée d'études souhaite interroger plus particulièrement la notion de «dispositif», terme fréquemment employé aujourd'hui dans le champ artistique.
Comme « ensemble hétérogène d'éléments » et comme « réseau qu'on établit entre ces éléments», le dispositif a, d'une manière ou d'une autre, la capacité « d'orienter, de déterminer, d'intercepter, de modeler, de contrôler et d'assurer les gestes, les conduites, les opinions et discours des êtres vivants» (Giorgio Agamben, Qu'est-ce qu'un dispositif ?). Que les « dispositifs » investissent les arts visuels, la danse, la poésie sonore, les nouvelles technologies, le théâtre post-dramatique ou le multimedia, qu'ils s'avancent diversement dans le champ de la performance, comme « construction d'espaces, de temps », comme « situation », « contexte », « règle du jeu », « trame », « architecture », « partition », « opération », ou « machination », les dispositifs artistiques structurent, dé-structurent et re-structurent l'expérience sensible.
En générant et re-générant des spatialités, temporalités, corporéités particulières, les dispositifs soulèvent chacun à leur manière des questions esthétiques, politiques, économiques, institutionnelles, juridiques, épistémologiques, sociales. Quelles sont donc les modalités et opérativités d'un dispositif artistique particulier comme ses « effets » spécifiques ? En quoi et dans quelle mesure, les dispositifs artistiques peuvent-ils mettre au jour, déplacer ou déconstruire des dispositifs communs, sociaux, esthétiques ou politiques ? Jusqu'où le dispositif peut-il se rendre invisible, imperceptible ? ou à l'inverse mis à nu ? Comment, dans l'espace et dans le temps, re-disposer des dispositifs ?
Portée par le Pôle Art, Culture, Théâtre, Musique de l'Université de Franche-Comté, cette journée d'étude s'inscrit dans le cadre des activités de recherche du laboratoire ELLIADD (EA 4661) de l'Université de Franche-Comté et particulièrement de sa nouvelle équipe de recherche CIMArtS dont les axes de réflexion portent sur la nature plurielle et pluridisciplinaire de l'expression scénique et sur les phénomènes de mémoire, de transmission, de création et re-création dans les arts du spectacle. Afin de favoriser les échanges, elle est également soutenue par le D.U Art, danse et performance, nouvelle formation pour les professionnels de l'art et de la culture qui s'est ouverte à la rentrée 2011 à l'Université de Franche-Comté en partenariat avec le Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort et l'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon-Franche-Comté qui collabore aussi spécifiquement à cette journée dans le cadre de son pôle de recherche sur « le corps de l'artiste ».
Cette journée d'étude invite de nombreux chercheurs spécialistes de l'art, de la danse, de l'art performance, du théâtre, des arts plastiques et de leurs mémoires vivantes et se structure autour de trois sessions –tables rondes en souhaitant favoriser non seulement l'échange des chercheurs entre eux mais aussi avec le public participant.
Programme
9h30 – Accueil des participants
9h45 –Ouverture : Aurore Després, Pauline Chevalier, Pascal Lécroart
10h12h – Session 1
De la profanation ou de la fêlure des dispositifs sociaux
Modérateur : Laurent Devèze, Philosophe, directeur de l'ISBA-Besançon
Jehanne Dautrey, Dispositifs économiques, dispositifs artistiques : Performance contre performance ?
Isabelle Barbéris, Performance et iconoclasme, avant et après Ground zero : reconstruire l'image brisée
Roland Huesca, Danse, nudité et “figures”
Michel Collet, Orlan, Deux bouches combien de langues
11h30 Discussion
12 h Pause repas
13h30 – 15h15 – Session 2
De la mise à nu ou de la transparence des dispositifs artistiques
Modérateur : Christine Douxami, maître de conférences anthropologue, UFC, CIMArtS
Marie Quiblier, Numéro d'objet de Mickaël Phelippeau / L'interprète « saisi » par le dispositif spectaculaire
Pauline Chevalier, Temps suspendu et parenthèse narcissique : des interférences entre dispositifs vidéo et performance
Bojana Bauer, La durée du maintenant. Temporalité subjective et performative dans Solo Performance Comissioning Project de Deborah Hay
14h45 Discussion
15H15, Pause
15h45 – 17h30– Session 3
Re-disposer des dispositifs ?
Modérateur : Aurore Després, maître de conférences en esthétique, UFC, CIMArtS
Janic Bégoc, L'espace, le temps et l'histoire dans les dispositifs de reprise de Marina Abramovic. Le cas de Imponderabilia (1977-2010)
David Zerbib, Performance et théorie de la répétition chez Richard Schechner
Barbara Formis, La performance et la syncope
17h00 Discussion
17H30 Clôture de la journée d'étude.
Biographies des intervenants
Isabelle Barbéris est maître de conférences en Arts du spectacle à l'Université Paris 7 – Denis Diderot. CERILAC (EA 4410). Ses recherches portent sur la question de la problématisation scénique de l'identité, de l'autofiction et des biopolitiques du corps. Elle a publié dernièrement : Théâtres contemporains. Mythes et idéologies, PUF, Collection « Intervention philosophique », 2010.
Bojana Bauer est chercheuse en danse et dramaturge. Doctorante au département danse de l'Université Paris 8, elle enseigne au sein du même département ainsi qu'à l'École Supérieure des Beaux-Arts de Nantes. Elle collabore avec de nombreux chorégraphes et est active en tant que conférencière dans des institutions tels que Académie Nationale des Arts de Bergen, ou DasArts, Amsterdam.
Janig Bégoc est maître de conférences en histoire et théorie des arts visuels à l'Université de Strasbourg. Ses recherches portent sur l'histoire, la réception critique et l'historiographie de l'art corporel et de la performance. Elle a codirigé la publication de l'ouvrage La performance : entre archives et pratiques contemporaines (Presses Universitaires de Rennes, 2011).
Pauline Chevalier est maître de conférences en esthétique et histoire des arts à l'Université de Franche-Comté-ELLIAD-CIMArtS (EA 4661). Ses recherches portent notamment sur la scène artistique américaine des années 1960 et 1970, et sur les croisements entre les arts.
Michel Collet est performer, théoricien de la performance et des avants-gardes et professeur à l'ISBA de Besançon où il dirige le pôle « Corps de l'artiste ». Il est également membre du comité de rédaction international de Inter (Canada-Presses du réel), magazine en art actuel performance/art action.
Jehanne Dautrey est professeur d'esthétique et théorie des arts contemporains à l'ENSA de Nancy et chercheuse associée à l'Irphil de l'université de Lyon 3. Directrice de programme au Collège International de philosophie de 2001 à 2007, elle a dirigé à l'Ensba deux séminaires, intitulé « Dispositifs artistiques, dispositifs de pensée » de 2002 à 2006 et « Musique et territoire ». Elle a dirigé dernièrement l'ouvrage collectif La Recherche en Art(s), Editions MF, 2010.
Aurore Després est maître de conférences en Esthétique de la Danse à l'Université de Franche-Comté-ELLIAD-CIMArtS (EA 4661). Ses recherches portent sur le travail des sensations et la somaesthétique dans le champ de la danse postmoderne. Elle est actuellement responsable pédagogique du Diplôme Universitaire Art, danse et performance de l'Université de Franche-Comté.
Barbara Formis est maître de conférences en philosophie de l'art au département d'Arts Plastiques de l'Université Paris I, Panthéon sorbonne. En 2010, elle a publié Esthétique de la vie ordinaire, PUF. Elle est co-fondatrice du Laboratoire du geste, plateforme qui promeut la recherche, la diffusion et la création dans le champ des arts vivants.
Roland Huesca est Professeur d'université du département “Arts” de l'Université de Lorraine. Spécialiste de danse, il a publié dernièrement Danse, art et modernité: au mépris des usages, Paris, PUF, 2012
Marie Quiblier est actuellement chargée d'action culturelle au Musée de la danse/CCNRB. Docteur en Histoire de l'art, Marie Quiblier a réalisé une thèse sur la reprise comme espace de problématisation des pratiques du champ chorégraphique français et a été chargée de cours dans les départements d'Histoire de l'art, des Arts Plastiques et des Arts du spectacle de l'Université Rennes 2.
David Zerbib est professeur d'esthétique et théorie de l'art à l'Ecole supérieur d'art d'Annecy et chargé de cours en philosophie de l'art à l'Université de Paris I. Spécialiste de la performance, il collabore régulièrement à Art Press et a contribué dernièrement à In actu. De l'expérimental dans l'art, Presses du réel.